Description : Description : Description : Description : Description : Description : Description : G:\Ebooks\Fabrication\00TeamAlexandriz\McNEILL,Graham-L'Hérésie d'Horus, Tome 8 Mechanicum Le savoir c'est le pouvoir (2009)\05 McNEILL,Graham-L'Hérésie d'Horus, Tome 8 Mechanicum Le savoir c'est le pouvoir (2009)pour epub_fichiers\image012.jpg

1.06

 

Entourée par ces milliers de psykers, Dalia comprit enfin quelle était la source des voix qu'elle avait entendues durant leur descente, et à l'instant où elle en prenait conscience, le son enfla dans son crâne. Cependant, elle ne pouvait toujours pas discerner de paroles ni comprendre le sens de leurs pensées, à part le fait qu'elles étaient toutes dirigées vers l'individu solitaire qui trônait au centre de la chambre.

— Des psykers, siffla Zouche en plaçant le poing fermé sur son cœur tout en étendant l'index et le petit doigt.

— Qu'est-ce que c'est que ce geste ? lui demanda Mellicin.

— Ça protège des mauvais esprits, expliqua Zouche.

— Comment ça ? demanda Dalia. Vraiment, j'aimerais savoir.

Zouche eut un haussement d'épaules. Avec ses épaules noueuses et son cou très court, le geste lui secoua tout le buste.

— Je ne sais pas. Ça protège, c'est tout.

— Vraiment, Zouche, le reprit Mellicin sur un ton désapprobateur, j'aurais pensé que tu serais au-dessus de ce genre de superstitions.

Le petit homme secoua la tête.

— C'est comme ça que ma grand-mère a sauvé sa vie, sur Terra, quand une sangrecière est venue pour se nourrir des enfants de notre esclave. Je ne serais pas là à cette heure si elle avait pensé comme vous. J'en dirais pas plus, mais c'est vous qui risquez vos âmes, ici, pas moi.

— S'il n'y a que ça pour te faire plaisir, dit Caxton en riant et en imitant son geste avec exagération.

Dalia ne fut pas dupe de sa gaieté forcée. Le jeune homme était réellement perturbé par la proximité des psykers, tout comme les autres membres du groupe.

Quant à elle, elle ressentait plus de curiosité que de peur, car elle n'avait jamais vu de psykers, malgré toutes les histoires qu'elle avait entendues au sujet de leurs étranges pouvoirs et de leurs infâmes débauches. Elle subodorait que la plus grande partie de ces récits n'étaient que des balivernes tellement déformées par leurs narrateurs qu'elles ne contenaient plus grand-chose du peu de vérité qu'elles avaient pu avoir au départ. Toutefois, à se trouver au milieu d'un si grand nombre de ces individus, elle se sentit frissonner d'une manière qu'elle n'avait jamais expérimentée auparavant.

Le simple fait de penser aux psykers sembla exacerber sa sensibilité, et il lui fallut un effort de volonté pour forcer le tumulte de leurs voix lointaines à se calmer dans sa tête. Tandis qu'ils se dirigeaient vers l'homme allongé sur le trône, elle prit la main de Caxton et essaya de se concentrer sur les silhouettes de Zeth et Rho-mu 31 qui avaient atteint le sommet de l'estrade de granit.

Une nacelle d'or était installée sur l'estrade, et son occupant était attaché aussi solidement que les individus enfermés dans les caissons, mais alors que ceux-ci paraissaient amaigris et épuisés, celui-là semblait serein et en pleine santé.

Il paraissait avoir une trentaine d'années, il avait le crâne rasé et un beau visage sculptural. Ses paupières fermées lui donnaient l'air d'être endormi, mais à voir le nombre de cathéters plantés dans ses bras, Dalia se dit que ce sommeil n'avait certainement rien de naturel. Il portait une simple robe de tissu rouge, ornée du symbole de l'engrenage noir et blanc du Mechanicum brodé sur le sein droit.

Le pavillon bordé de cuivre d'un capteur vox était accroché juste sous sa bouche, et des faisceaux de câbles reliaient l'instrument à une série d'appareils d'enregistrement.

L'adepte Zeth s'arrêta à côté de l'homme allongé, et Dalia sursauta en reconnaissant l'appareil sur lequel il était installé.

— Je vois que vous avez reconnu le modèle, lui dit Zeth.

— Il est identique au premier prototype que nous avons construit pour créer l'amplificateur d'ondes thêta.

— Mais c'est vrai ! s'exclama Mellicin. J'ai peine à croire que j'aie pu ne pas le remarquer.

— Pas formidable comme usinage, grommela Zouche en tournant autour du trône et en laissant courir ses doigts sur le métal. Et pourquoi de l'or ? Beaucoup trop malléable comme métal.

Zouche ramassa un casque d'or posé sur le sol, à côté du trône, et Dalia vit que Zeth avait à l'évidence rencontré les mêmes problèmes qu'eux. Caxton s'accroupit à côté d'un panneau ouvert dans le côté de l'appareil, tandis que le regard de Séverine s'attardait sur la silhouette bien proportionnée de son occupant et que Mellicin scrutait chaque détail de la chambre.

—Vous nous avez fait construire cet instrument pour l'installer ici, dit enfin Dalia.

— Absolument, confirma Zeth.

— Qu'est-ce que c'est ? demanda Mellicin en levant les yeux vers la multitude des psykers qui les regardaient de leurs yeux bandés.

— C'est le décodeur akashique, répondit Zeth. L'appareil à la construction duquel j'ai consacré mon existence. Grâce à son pouvoir, je libérerais la galaxie des entraves qui nous lient au dogme, à la répétition et à notre dévotion aveugle à la tradition.

— Comment cela ? demanda Dalia.

Zeth s'approcha d'elle et lui posa ses mains gantées de métal sur les épaules.

— J'ai été formée aux voies du Mechanicum par l'adepte Cayce, qui fut lui-même éduqué par l'adepte Laszlo, un explorateur et un chasseur d'antiquités. Laszlo avait mené de nombreuses expéditions sur la troisième planète dans les années qui précédèrent l'union de Mars et Terra. Il recherchait des vestiges technologiques oubliés par les anciens. Sous le grand cratère de Kebira, sur les terres de Gyptus, Laszlo découvrit un immense complexe funéraire, un vaste sépulcre que les tribus du Gilf Kebir gardaient jalousement.

Les skitarii de Laszlo n'eurent aucun mal à venir à bout des guerriers de ces tribus, et les secrets qu'il découvrit sous les sables... il y avait tant de merveilles remontant à des temps oubliés, des technologies que nous avions crues perdues à jamais. Les secrets du transfert d'énergie, de la restructuration atomique, de l'ingénierie chimique et, plus important encore, de l'évolution cognitive humaine et de la communication par le vecteur de la noosphère.

— La noosphère ? l'interrompit Dalia. C'est cela que j'ai vu entre vous et Rho-mu 31 ?

Zeth acquiesça d'un signe de tête.

— C'était bien cela, Dalia. Pour ceux qui sont noosphériquement modifiés, l'information et la communication ne sont qu'une seule et même chose, une forme de conscience collective qui résulte de l'interaction des esprits humains et où la connaissance devient visible sous forme d'émissions lumineuses.

— Mais alors... pourquoi puis-je les voir, moi ? Je n'ai pas été... modifiée.

— Non. Vous n'êtes pas modifiée, mais votre lien avec l'aether vous rend sensible à ce genre de choses, et à mesure que vous développerez vos capacités, vous serez de plus en plus capable de voir les informations qui vous entourent.

— L'aether ? intervint Caxton. Ça a l'air dangereux.

— Pour un esprit non préparé, cela peut l'être, répondit Zeth en se rapprochant du trône doré. C'est un royaume de pensée et d'émotions qui existe... au-delà du royaume physique. Avec les développements appropriés, votre don nous permettra de plonger plus profondément dans les domaines de la connaissance que nous n'avons pu le faire jusqu'à présent. Nous serons capables de décrypter les archives akashiques, un réservoir d'informations inscrites dans la matière même de l'univers... la source de toute la pensée, de toutes les actions et de tous les événements qui ont jamais existé ou qui existeront jamais. C'est cela qui a permis aux antiques cultures de l'ancienne Terre de bâtir leurs impossibles monuments et d'apprendre tout ce qui a ensuite été oublié par les générations qui les ont suivies.

Dalia sentit son cœur battre la chamade à cette idée. Le flot d'informations qui était passé par sa station de travail, dans la grande salle de la Transcription, lui semblait à présent bien dérisoire comparé à la perspective de devenir capable d'absorber la moindre bribe de savoir disponible dans l'univers. Elle avait pourtant le sentiment que Zeth ne leur disait pas tout au sujet de l'aether, mais son désir d'érudition l'emportait largement sur toutes ses appréhensions.

— Cette machine, dit-elle, debout devant l'homme. Elle doit servir à puiser dans cet... aether et lire les informations ?

— C'est exactement ça, acquiesça Zeth.

— Alors pourquoi ne fonctionne-t-elle pas ?

Zeth hésita, et Dalia perçut sa réticence à admettre qu'elle puisse avoir touché la limite de ses réalisations.

— Le savoir, c'est le pouvoir, gardez-le bien... Selon l'une des maximes favorites du Mechanicum, plus le savoir est grand, plus il donne de pouvoir. Cependant, le savoir, comme le pouvoir, impose toujours de grands sacrifices.

— Sacrifices ? grommela Zouche. Voilà un mot qui ne me plaît guère.

— L'aether peut se révéler empli de dangers, expliqua Zeth, et l'univers n'accepte pas facilement de se laisser dépouiller de ses secrets.

Zeth plaça la main sur l'épaule de l'homme inconscient, sur le trône.

— Il faut dépenser une énergie importante, à la fois physique et psychique, pour forcer les portes de l'aether à s'ouvrir et permettre à un empathe de plonger dans les archives akashiques. Et même dans ces conditions, l'esprit humain ne peut poser le regard sur l'aether que très brièvement avant d'être victime d'une surcharge.

— Une surcharge ? l'interrompit Séverine en interrompant sa contemplation de l'homme pour lever les yeux sur elle. Vous voulez dire que ça les tue ?

— Beaucoup en meurent, Séverine, mais la plupart s'effondrent simplement sous la pression, le cerveau réduit à une masse de bouillie organique. Néanmoins, dans les instants fugaces où ils sont reliés à l'Akasha, ils nous permettent d'apprendre des merveilles que vous ne pouvez même pas imaginer.

Dalia lança un regard en direction des psykers enfermés dans leurs caissons, dans les parois de la chambre. Elle comprenait à présent qu'ils étaient le carburant mortel qui permettait d'alimenter ce dispositif. C'était une pensée déplaisante, mais comme l'avait dit l'adepte Zeth, un grand pouvoir et un grand savoir imposaient souvent de grands sacrifices.

En outre, elle commençait à discerner les relations de cause à effet entre la logique de ce qu'ils avaient construit et ce que Zeth était en train de leur expliquer.

— L'amplificateur d'ondes thêta renforcera l'esprit de l'empathe et lui permettra de rester relié à l'aether beaucoup plus longtemps.

— C'est ce que j'espère, oui, répondit Zeth. Je suis convaincue que vous possédez déjà une affinité naturelle avec l'aether, Dalia. C'est la raison pour laquelle vous êtes capable d'accomplir des prouesses d'innovation technologique dépassant les capacités des adeptes de Mars les plus doués. Ensemble, nous pourrons accéder aux secrets de l'univers ! Essayez seulement de me dire que ça ne vous paraît pas un objectif digne d'être poursuivi !

Dalia était sur le point de répondre lorsqu'une pensée alarmante lui vint soudainement. Elle recula.

— Vous n'avez pas l'intention de m'attacher là-dedans, pas vrai ?

— Non, Dalia. Vous pouvez avoir l'esprit tranquille. Vous avez bien trop de valeur à mes yeux pour gaspiller vos dons d'une manière aussi inconsidérée.

Ces paroles étaient destinées à la rassurer, mais elle sentit un frisson qui n'avait rien à voir avec la proximité des psykers lui remonter le long de l'échiné. Elle ne devait pas oublier qu'elle n'était pas libre ; elle était la propriété du Mechanicum, et son destin se trouvait entre les mains de l'adepte Koriel Zeth.

En dépit de son apparente humanité, Zeth n'était pas de la même race qu'elle.

Elles avaient beau être toutes deux nées du genre humain, elles n'en étaient pas moins séparées par un gouffre de croyance et d'ambition.

Pourtant, en dépit de cela, Dalia se sentait tout de même animée d'un profond désir de participer aux entreprises de Zeth, et en regardant autour d'elle, elle vit briller le même désir dans les yeux de ses camarades.

— Quand commençons-nous ? demanda-t-elle simplement.

— Maintenant, répondit Zeth.

 

La caverne creusée à même les parois escarpées de l'Arsia Chasmata résonnait du vacarme de l'activité des technoprêtres et des technaugures, affairés au milieu d'une myriade de lumières. Les opérateurs des meuleuses et les soudeurs soulevaient des pluies d'étincelles, les grues déplaçaient d'énormes plaques d'armure et la mélopée obsédante des sanctificateurs metallus résonnait entre les immenses murailles de l'atelier de réparation.

Allongée dans son berceau de maintenance, la grande forme couturée de cicatrices guerrières d'Equitos Bellum dormait paisiblement tandis que les mécaniciens des chevaliers de Taranis travaillaient à lui rendre sa gloire d'antan. Fortis Metallum et Fax Mortis avaient déjà été remis en état et avaient reçu les bénédictions d'usage, mais les dommages qu'ils avaient subis étaient loin d'être aussi critiques que les blessures endurées par la monture de Maven.

Pinçant étroitement sa bouche aux lèvres minces, Raf Maven observait l'avancement des travaux depuis une passerelle supérieure. Une équipe de technaugures dirigeait un serviteur-grue qui faisait lentement descendre une nouvelle verrière blindée sur le cockpit de la machine blessée.

Il grimaça et leva la main à son œil en se remémorant la douleur qu'il avait ressentie par sympathie lorsque sa verrière s'était fendue.

Sa monture avait été grièvement blessée au cours de l'affrontement avec la machine ennemie, tout comme Maven lui-même. Lorsque le vieux Stator l'avait retrouvé, inconscient au milieu des ruines du réacteur saccagé, il était aveugle. Sous l'influence de la douleur, ses sens avaient cessé de fonctionner et son torse s'était couvert de meurtrissures psychostigmatiques et de lésions qui n'avaient rien à voir avec les blessures qu'il avait subies lorsqu’Equitos Bellum était tombé, soufflé par l'explosion.

Seule la protection éphémère du bâtiment derrière lequel il s'était réfugié l'avait sauvé de la fureur de la déflagration, et les guérisseurs spécialistes de la chair et du métal avaient proclamé que c'était un véritable miracle qu'il ait réussi à survivre avec sa monture.

Des protectors et des remorques les avaient ramenés d'Ulysses Patera jusqu'à la maison du chapitre de leur ordre, à Arsia Chasmata, le profond canyon qui s'ouvrait dans le flanc nord-est d'Arsia Mons.

Là, on avait aussitôt entamé les opérations nécessaires pour soigner l'homme et la machine.

Grâce aux soins qu'on lui avait prodigués, les blessures superficielles de Maven avaient rapidement guéri. Ses côtes cassées s'étaient ressoudées. Ses brûlures avaient été soignées par des greffes de synthéderme. Ses blessures psychostigmatiques, en revanche, avaient mis plus de temps à guérir, et elles n'avaient semblé s'améliorer qu'au rythme des réparations effectuées sur Equitos Bellum.

Sa monture n'arborait plus ses belles couleurs. Elle était nue dans sa robe d'acier. Son architecture interne était exposée et accessible à ceux qui travaillaient à restaurer en elle son esprit-machine. Seule la salamandre sculptée fixée sur le cockpit était encore intacte; elle avait survécu à la fusion du réacteur.

Maven regarda les hommes et les machines qui travaillaient sur sa monture. Il eut envie de les chasser, de leur ordonner de le laisser seul pour lui administrer les soins et les réparations nécessaires ; toutefois il savait qu'il s'agissait seulement de l'expression de sa fierté blessée. Les mécaniciens de l'ordre connaissaient parfaitement leur métier. Il n'existait pas de meilleurs guérisseurs du métal en dehors des prêtres chargés de prendre soin des ordres titaniques.

— Toujours là ? dit une voix depuis l'extrémité de la passerelle.

— Oui, toujours là, Léo, répondit-il sans se retourner.

Leopold Cronus vint le rejoindre. Il s'appuya sur la rambarde et baissa les yeux sur les bruyantes opérations qui se déroulaient au-dessous d'eux.

— Combien de temps avant qu'il puisse marcher de nouveau ? demanda Cronus.

— Trop longtemps, grinça Maven. Peux-tu imaginer qu'ils voulaient jeter Equitos Bellum à la casse ?

Cronus secoua la tête.

— Une monture avec un pedigree pareil ? Quelle folie ! Bénie soit la Machine pour l'intervention du vieux, hein ?

Lorsque Maven avait commencé à soupçonner que le maître de la forge envisageait de condamner Equitos Bellum, il avait supplié les seigneurs Caturix et Verticorda d'intervenir pour le sauver. Le temps que les experts militaires aient terminé leur inspection, il n'avait reçu aucune réponse. Les énormes serviteurs-concasseurs attendaient déjà.

Maven s'était placé entre eux et Equitos Bellum, arme au clair, prêt à frapper. Il se souvint de la mortelle résolution qui avait empli son âme tandis qu'il se préparait à protéger sa monture blessée.

C'était à ce moment-là, alors que les concasseurs approchaient et que Maven s'apprêtait à défendre chèrement sa vie et celle de sa monture, qu'un message était arrivé du Palais des foudres.

Equitos Bellum marcherait à nouveau.

Depuis, il n'avait pas quitté le chevet de sa machine mutilée, comme s'il craignait que l'ordre de restaurer sa monture et de la remettre sur pied ne puisse être révoqué à tout moment.

Cronus posa une main rassurante sur son épaule.

—Ta monture sera prête à combattre avant même que tu ne t'en sois rendu compte.

— Je sais. Mais je me demande si elle sera elle-même.

— Comment ça ?

— Depuis la bataille au réacteur de Maximal, j'ai la sensation que... Je ne sais pas comment le dire... Une sensation d'inachevé. Comme si aucun de nous deux ne pouvait redevenir véritablement lui-même avant que nous n'ayons pu nous venger.

— Vous venger de quoi ? La chose qui a attaqué le réacteur a été détruite dans l'explosion. C'est un véritable miracle que vous ayez survécu.

Maven pointa le doigt sur le Chevalier endommagé.

— Je le sais bien, que c'est un miracle... tout comme je sais que la chose qui a fait ça, quelle qu'elle soit, est toujours là, quelque part. Equitos Bellum peut la sentir et moi aussi.

Cronus secoua la tête.

— Ce ne sont que des souvenirs traumatiques résiduels. Elle a disparu, Raf.

— Je ne crois pas, et rien de ce que tu pourras dire ne pourra me convaincre du contraire. C'était une machine capable d'affronter le vide intersidéral, Léo. Elle a facilement pu survivre à l'explosion et s'échapper dans les déserts du pallidus ou filer par les canyons d'Ulysses Fossae.

— J'ai lu les rapports. Mais capable d'aller dans l'espace ? Seuls les Titans possèdent des boucliers qui le leur permettent. Il s'agissait peut-être seulement de champs énergétiques de réserve.

— Ouais, ou peut-être bien que je l'ai juste manquée, répliqua sèchement Maven. Ou peut-être que la bulle de gaz enflammés de l'explosion du réacteur avait l'air d'un bouclier. Bon sang, Léo, je sais ce que j'ai vu. Elle était protégée, et elle est toujours là, je le sais.

— Comment peux-tu en être aussi sûr ?

Maven hésita avant de répondre. Plongeant les yeux dans le calme regard de son ami, il sentit que, de toutes les personnes auxquelles il pouvait parler de ses soupçons, Cronus était sans doute celui dont il n'aurait pas à craindre les moqueries.

— Cette machine ne dégageait rien que je puisse sentir, dit-il. Elle était froide, comme une chose morte.

— Morte ? Qu'est-ce que tu entends par là ?

— C'était comme si... comme s'il n'y avait rien à l'intérieur, murmura Maven. Je n'ai senti la présence d'aucun pilote : pas de fureur guerrière, aucune perspicacité et absolument aucun sentiment de triomphe lorsqu'elle m'a touché.

— Donc tu penses qu'il s'agissait d'un robot ?

Maven secoua la tête.

— Non, ça n'était pas un robot. Elle réagissait d'une manière que les neurogiciels de combat sont incapables de gérer, en tout cas ceux dont j'ai entendu parler.

Les deux hommes savaient que les robots de combat monotâches n'étaient pas de taille contre des pilotes expérimentés qui venaient facilement à bout de ces machines à l'autonomie d'action limitée.

— Dans ce cas, qu'est-ce que c'était, à ton avis ? reprit Cronus.

Maven eut un mouvement indécis.

— Ce n'était pas un robot, soupira-t-il. D'un autre côté, ses comportements d'attaque étaient tellement... caricaturaux. On aurait dit un novice à son baptême du feu. Je pense que c'est la seule raison pour laquelle j'ai réussi à lui échapper. C'était comme si cet engin avait tout ce qu'il fallait pour me détruire, mais qu'il ne savait pas comment s'y prendre.

— Alors qu'est-ce que tu comptes faire ?

— La traquer et l'éliminer, répondit Maven sur un ton définitif.

 

Sous les voûtes des plus sombres souterrains d'Olympus Mons, trois silhouettes avançaient le long d'un étroit couloir, soulevant une poussière qui n'avait pas été dérangée depuis deux siècles. Le long des parois de ce couloir s'ouvraient des tunnels et des passages creusés à même la roche martienne, des millénaires auparavant ; ces corridors se perdaient dans l'obscurité, mais les trois silhouettes avançaient avec assurance à travers le labyrinthe, comme guidées par une corde invisible ou un signal inaudible.

Tout en progressant le long des tunnels ténébreux, Kelbor-Hal eut la surprise de détecter dans son propre organisme un taux d'adrénaline élevé et une augmentation de sa sécrétion d'interleukines, toutes choses qui, chez un humain non augmenté, eussent indiqué une certaine excitation nerveuse.

L'automate le suivait, indifférent au rôle décisif que son maître s'apprêtait à jouer dans l'histoire future de Mars. Le fabricator général tourna sa tête encapuchonnée vers Regulus qui se déplaçait avec une grâce mécanique et bondissante le long du chemin qui les menait vers les profondeurs de la planète et vers leur destinée.

Les cryptes de Moravec.

Des secrets inimaginables les attendaient à l'intérieur de ce conservatoire oublié... Un trésor qui dormait là depuis un millénaire, inexploité, ignoré. Quel gâchis ! Quel crime de renier ainsi les héritages du passé !

Une flottille de servocrânes les accompagnait, balançant des lumiglobes suspendus aux pinces de leurs mandibules.

Leurs robes soulevaient un sillage de poussière derrière eux, et les claquements métalliques de leurs pas résonnaient entre les murs desséchés à la peinture écaillée. Regulus tourna une nouvelle fois et leur fit traverser une immense salle résonnante d'échos d'où partaient de nombreux tunnels qui se perdaient dans l'inconnu.

Sans hésiter une seconde, il se dirigea vers le septième tunnel de la paroi ouest, et ils continuèrent leur chemin, longeant des tombes poussiéreuses, des cellules vides et des alcôves où dormaient les ossements de dignes personnages inconnus placés là, dans des reliquaires vides, dans un passé oublié.

Ils passèrent devant de grandes salles encombrées d'amoncellements de grimoires couverts de poussière, de grands volumes aussi érudits qu'oubliés, tapissées de bibliothèques fermées par des chaînes et débordantes de registres, d'archives, de journaux d'activités ayant appartenu à des adeptes disparus depuis fort longtemps. Kelbor-Hal vit des cavernes béantes où reposaient de gigantesques machines entièrement encroûtées de rouille, tellement corrodées qu'elles en étaient devenues impossibles à identifier.

Voilà ce qui arrivait lorsque l'on laissait la technologie à l'abandon. C'était cela le résultat du décret de l'Empereur, quand il avait décidé que les cryptes de Moravec devraient rester fermées pour l'éternité. Plus il en voyait, plus il était convaincu que le chemin qu'il avait choisi d'emprunter était le bon, que ce don d'Horus Lupercal était un présent qu'il devait accepter.

La matrice positionnelle de Kelbor-Hal l'informa qu'il se trouvait précisément à neuf cent trente-cinq mètres sous la surface de Mars. Il reporta leur itinéraire sur un plan qu'il projeta dans son système de visualisation, puis enregistra toutes les étapes de leur expédition dans une bobine mémorielle profondément enfouie dans sa région lombaire.

Le fait d'avoir besoin de Regulus pour le guider dans ce labyrinthe l'irritait profondément car il avait déjà effectué ce trajet en une occasion, autrefois, et il estimait qu'il aurait dû être capable de retrouver les paramètres du chemin dans ses archives internes.

Kelbor-Hal avait vu les cryptes de Moravec pour la dernière fois deux cents ans auparavant. Suivi de ses custodiens en armures dorées, l'Empereur l'avait guidé à travers les sépulcres poussiéreux des sous-sols d'Olympus Mons. Il avait suivi ce chemin dans le labyrinthe des tunnels, jusqu'à la crypte perdue ; jamais personne n'avait pu lui fournir aucune explication satisfaisante sur le fait que le maître de Terra en connaissait l'emplacement précis.

L'Empereur lui-même ne lui avait d'ailleurs offert aucune explication valable sur la nécessité qu'il y avait à retrouver ces cryptes.

À l'époque, Kelbor-Hal avait mis ses préventions de côté, tout à l'impatience de pouvoir se plonger dans l'étude des technologies inconnues que recelaient les catacombes enfouies sous le grand Olympus Mons.

Cependant, une fois qu'ils eurent retrouvé l'entrée des cryptes, l'Empereur s'était contenté de se planter devant la porte sans l'ouvrir. Il avait posé la main sur les battants hermétiquement scellés, les paupières closes, et il était resté aussi immobile qu'une statue durant seize minutes et quinze secondes avant de se retourner et, en dépit de toutes les protestations de Kelbor-Hal, de reprendre la tête de ses guerriers pour ramener tout le groupe à la surface.

Il avait ensuite formellement interdit à quiconque de conserver une trace du chemin qui menait aux cryptes de Moravec, de quelque manière que ce soit. Naturellement, Kelbor-Hal avait secrètement activé les mémoires tampon de son utilitaire cartographique, mais à son retour à la surface, il avait eu la surprise de les trouver absolument vides de tout enregistrement du trajet qu'ils avaient effectué. Comme s'il n'avait jamais eu lieu.

L'effronterie dont avait fait preuve l'Empereur en osant altérer les enregistrements des appareillages augmentiques d'un adepte de haut rang était absolument stupéfiante, et Kelbor-Hal avait rageusement réclamé la restitution de ses données.

— Il n'est pas dans les coutumes du Mechanicum d'effacer des informations ainsi ! avait-il vitupéré.

L'Empereur s'était contenté de secouer la tête.

— Les cryptes de Moravec ne doivent jamais être ouvertes. Vous devez m'en faire le serment, Kelbor-Hal, ou bien l'union entre Terra et Mars sera nulle et non avenue.

L'Empereur avait refusé d'entendre parler de la moindre négociation et avait exigé la promesse de Kelbor-Hal qui n'avait eu d'autre choix que de s'incliner. Là-dessus, la question avait été considérée comme définitivement close, et deux jours plus tard, l'Empereur quittait Mars pour entamer sa conquête de la galaxie.

Aucun des instruments télémétriques ou topographiques télécommandés qu'il avait envoyés dans les tunnels n'avait pu localiser les cryptes. C'était comme si elles avaient été effacées de Mars, délibérément dissimulées au regard des adeptes qui avaient pourtant été chargés d'en assurer la sécurité.

Tout cela ne faisait que rendre cette transgression encore plus délicieuse.

En définitive, rompre ce serment n'était que peu de chose... Quel genre d'homme voudrait empêcher l'organisation chargée de la sauvegarde de la technologie d'apprendre les secrets du passé qui lui permettrait d'acquérir la gloire du futur ? Dénier à un objet le droit d'exister et de remplir sa fonction, c'était aller contre toutes les lois de la nature et de la mécanisation, et en vertu de ce raisonnement, la logique lui dictait que les cryptes de Moravec devaient être rouvertes.

— Nous y sommes, déclara Regulus.

Kelbor-Hal quitta les souvenirs enregistrés dans ses bobines mémorielles et revint au présent.

Ils se trouvaient dans une chambre circulaire, de cent trente mètres de diamètre, éclairée par une douce luminescence dont Kelbor-Hal ne pouvait détecter la source. À l'exception d'une paroi, les murs de cette chambre étaient faits de pierre lisse, luisante comme du marbre et polie avec une précision mécanique.

La paroi qui n'était pas faite de pierre était exactement telle que Kelbor-Hal s'en souvenait : une plaque de métal aux reflets cuivrés qui semblait irradier d'une luminescence interne. Un rideau d'énergie dansait et palpitait devant ce mur, invisible à l'œil ordinaire mais perceptible comme un voile iridescent aux individus dotés d'une vision augmentique multispectrale.

Au centre de cette paroi s'ouvrait une arche en forme de feuille, et dans cette arche était enchâssée une porte très simple, équipée d'un clavier digital et d'une roue permettant d'actionner les verrous. Elle semblait si ordinaire, et pourtant son ouverture promettait tant de merveilles.

Regulus alla se placer devant le champ énergétique et se retourna face à Kelbor-Hal.

— Ce que nous nous apprêtons à faire liera le Mechanicum à la cause d'Horus Lupercal, dit-il. Vous êtes bien conscient qu'une fois cette porte ouverte, il n'y aura pas de retour en arrière possible ?

— Je n'ai pas fait tout ce chemin pour revenir en arrière, Regulus, affirma Kelbor-Hal d'une voix ferme.

— Moravec a été condamné pour sorcellerie. Le saviez-vous ?

— Sorcellerie ? Non, je l'ignorais, mais quelle différence cela peut-il faire ? Après tout, n'importe quelle technologie suffisamment avancée sera probablement toujours susceptible d'être considérée comme de la magie par les ignorants.

— C'est juste, lui accorda Regulus. Mais Moravec était bien plus qu'un homme en avance sur la technologie de son temps. Il était le primus de la secte connue sous le nom de Confrérie du singularitarianisme.

— Je le sais parfaitement, répliqua Kelbor-Hal. L'Avènement de l'Omnimessie fut la dernière prophétie qu'il livra avant de disparaître.

— L'une des convictions de cette confrérie était qu'une singularité technologique, la création par la technologie d'une intelligence plus qu'humaine, était possible, et ils ont fait tout ce qui était en leur pouvoir pour y parvenir.

— Mais ils ont échoué, remarqua Kelbor-Hal. Après avoir unifié les tribus de la zone pan-pacifique, le seigneur de guerre Khazar a pris d'assaut la forteresse de Moravec avant l'accession au pouvoir de Narthan Dume. Moravec s'est alors enfui pour se réfugier sur Mars et, peu de temps après, il a disparu.

Regulus secoua la tête, et Kelbor-Hal perçut une onde d'amusement dans son champ bioélectrique.

— Moravec n'a jamais échoué. Il a réussi, et c'est précisément cela qui l'a rendu dangereux.

— Dangereux pour qui ?

— Pour l'Empereur, répondit simplement Regulus.

— Pourquoi ? L'Empereur aurait certainement pu tirer parti de ses découvertes.

— Pour développer ses technologies, Moravec avait conclu des pactes avec des entités beaucoup plus anciennes que la race humaine, des entités qui, à l'heure où nous parlons, ont accordé leur aide au Maître de Guerre. Il avait allié la science des humains aux pouvoirs de forces élémentaires antédiluviennes pour engendrer des technologies beaucoup plus avancées que tout ce qui pouvait être conçu dans les forges de Terra.

— Quels genres de technologies ? demanda Kelbor-Hal.

— Des machines alimentées par l'énergie brute du Warp, des armes infiniment plus puissantes que toutes celles qu'ont pu créer les humains... des technologies qui ne sont pas soumises aux lois de la nature, mais qui possèdent le pouvoir de faire plier ces lois à votre volonté et les moyens de modeler le monde pour donner vie aux plus grandioses de vos conceptions !

Kelbor-Hal sentit les déséquilibres hormonaux des rares fragments organiques restants de son anatomie s'accentuer de manière alarmante. Ces variations lui rappelèrent certains événements cruciaux de sa vie, comme cet instant où il avait pu tenir entre ses mains un fragment de technologie perdue récemment retrouvé ou le jour où il avait reçu sa première amélioration.

Ces souvenirs remontaient à un passé si reculé qu'ils étaient profondément ensevelis dans l'une des sections d'archivage de ses bobines mémorielles, pourtant les stimulants chimiques dont il détectait la présence dans son organisme les avaient rappelés à la surface sans qu'il ait besoin de les rechercher consciemment.

— Nous perdons notre temps en discussions, coupa-t-il sèchement. Ouvrez les cryptes. Le pacte est scellé.

—Très bien, répondit calmement Regulus. Les protocoles nécessaires à l'ouverture des portes sont extrêmement compliqués. Vous devrez écouter avec la plus grande attention. M'avez-vous bien compris ?

— Évidemment que j'ai compris. Je ne suis pas idiot ! cracha Kelbor-Hal. Commençons sans plus tarder.

Regulus acquiesça d'un signe de tête et se retourna vers le bouclier de protection. Il commença à émettre une série complexe de lignes de codes, accompagnée d'un staccato d'expressions en lingua technis qui n'avaient aucun sens. Comme il le lui avait demandé, Kelbor-Hal écouta consciencieusement tout en enregistrant ce torrent binaire. Les codes se déversaient si rapidement qu'il avait presque du mal à suivre, et ils étaient tellement compliqués que ses processeurs de cogitation, pourtant d'une puissance exceptionnelle, étaient poussés au maximum de leurs capacités.

Cependant, malgré leur complexité, les codes semblaient n'avoir aucun effet sur le champ énergétique. Toutefois, à mesure qu'il les intrachargeait, Kelbor-Hal se mit à remarquer des décalages dans la structure des algorithmes binaires. Des déviations et des erreurs apparurent, se combinèrent les unes aux autres jusqu'à ce que le code prenne une forme nouvelle et inquiétante, dévoyée, contre nature... un logus gangrené hurlant qui noya ses récepteurs auditifs et commença à se propager et à infecter les sous-systèmes environnants.

— Qu'est-ce que c'est que ça ? s'écria Kelbor-Hal. Le code... il est corrompu !

— Non, fabricator général, répondit Regulus. Il s'agit d'un code libre de toutes les entraves des lois naturelles auxquelles se soumet l'humanité. Coupé grâce aux pouvoirs du Warp, il ouvrira vos sens aux véritables mécanismes de la galaxie.

— Il... est... douloureux... il brûle comme le feu !

— Oui, acquiesça Regulus avec délectation, mais pour un instant seulement. Bientôt la douleur aura disparu, et vous connaîtrez une seconde naissance !

Kelbor-Hal sentait le code corrompu qui se répandait dans son organisme comme un virus ; ses sous-programmes de protection et ses barrières aegis ne pouvaient rien contre l'infection de son système. Le code l'envahissait comme une nébulosité noirâtre, s'insinuait jusque dans les moindres recoins de sa physiologie, l'essence même de sa personne ; les quelques parcelles encore organiques de son individu frémissaient de dégoût à son contact, mais il sentit son âme et son système central exulter dans ce maelstrôm de sensations.

Ses systèmes audiovisuels papillotèrent et s'assombrirent tandis qu'ils s'ajustaient à la nouvelle réalité qu'ils étaient à présent capables de percevoir. Sa vision se brouilla, troublée par un grésillement statique, et le rugissement d'une mer impossible et lointaine résonna dans ses récepteurs auditifs.

Son compteur Geiger interne détectait des niveaux de radiation élevés... d'une nature inconnue... et ses lecteurs chromatographiques lui signalèrent la présence dans l'atmosphère ambiante de nombreux composés qu'il ne parvenait pas à identifier.

Ses systèmes périphériques entrèrent en surcharge, et une brume se répandit autour de lui, puis sa vision s'éclaircit, et Kelbor-Hal vit que la porte des cryptes de Moravec était ouverte.

Ses sens tout juste éveillés lui permettaient de détecter la redoutable puissance de ce qui dormait à l'intérieur. Il entendit murmurer des énergies qui n'étaient pas de ce monde, qui lui parlaient de secrets oubliés dans la nuit des temps, enfin prêts à émerger de leur longue torpeur.

— Vous la sentez ? La puissance ? lui demanda Regulus d'une voix qui ne s'exprimait plus dans les émissions brèves et précises du logus binaire pur, mais avec toute la beauté des expressions hachées et grésillantes de parasites du logus chaotique.

— Je la sens, lui confirma Kelbor-Hal. Je la sens qui se répand dans mes systèmes comme une panacée.

— Dans ce cas, nous sommes prêts à commencer, mon seigneur. Quels sont vos ordres ?

Enfin affranchi des derniers vestiges de sa loyauté humaine, Kelbor-Hal sut que le temps des duplicités et des subterfuges était passé. Depuis la première visite des émissaires du Maître de Guerre, la guerre des mots et des idéaux faisait rage sur la planète. Cela faisait des décennies que les débats, les schismes, les dissensions fleurissaient et s'apaisaient, balayant tour à tour la surface de la planète rouge. À présent, l'ère des discours était terminée.

Il était temps d'agir, et il savait quel ordre donner.

— Contactez le princeps Camulos, ordonna Kelbor-Hal. Le temps est venu pour la Legio Mortis de se mettre en marche.

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